Carissa Macrocarpa – Prunier Du Natal

Le Carissa macrocarpa (grandiflora) est aussi appelé Prunier du Natal en raison de ses origines sud-africaines et de ses fruits rouges, comestibles à maturité et savoureux, dont la taille et la forme ovale rappellent celles de nos prunes. Mais la comparaison s’arrête ici: ils n’appartiennent pas du tout à la même famille botanique et les ‘prunes’ de notre Carissa contiennent plusieurs graines qu’il est fortement recommandé de ne pas ingérer. Il s’agit d’un bel arbuste persistant doté d’une longue floraison agréablement odorante, ses petites fleurs blanches évoquant celles du jasmin, tant par leur structure que par leur parfum, surtout perceptible la nuit. En climat doux, en particulier en bord de mer, il constitue un excellent arbuste de haie défensive, en raison des longs aiguillons acérés qui pointent parmi ses petites feuilles sombres et coriaces. Il s’adapte bien à la culture en pots, ce qui permet de l’adopter sur la terrasse  pour le remiser hors gel en hiver, en dehors de nos régions côtières.

La Carissa macrocarpa est un arbuste persistant de la famille des apocynacées, tout comme les lauriers roses, le faux-jasmin (Trachelospermum jasminoides) et …la pervenche. Il est originaire de la côte est de l’Afrique du Sud, où il croît à la lisière des forêts persistantes. S’il peut former un véritable petit arbre dépassant 4m de hauteur pour 5m50 d’envergure dans son environnement naturel, il ne dépassera pas 3m de hauteur pour 3m50 d’étalement sous nos climats, et conservera une taille encore plus modeste en pots. Son port est à la fois dressé, très buissonnant et dense et étalé, plus large que haut. Sa croissance est plus ou moins rapide, en fonction des conditions de culture: en sol riche, frais et profond, elle sera plus vigoureuse que dans un sol sableux, pauvre et chargé en sel. Ses branches, très ramifiées, présentent de longues épines bifides, acérées, pouvant mesurer 4 à 5 cm de longueur, de couleur grisâtre. Le feuillage, persistant, est composé de petites feuilles arrondies et coriaces, épaisses, vert foncé brillant sur le dessus, vert plus clair et mat en-dessous. Elles sont densément implantées sur les rameaux, presque imbriquées. La floraison est paticulièrement longue, de mai à septembre. De boutons floraux vrillés vers la droite éclosent des petites fleurs blanches de 3cm de diamètre, composées d’un tube s’évasant en 5 pétales lancéolés, disposés en étoile. Leur parfum, essentiellement nocturne, attire les pollinisateurs qui oeuvrent la nuit. Le fruit est charnu, lisse, ovale à oblong, long de 4 à 6cm et large de 2 à 4cm. Ils sont mûrs et comestibles lorsqu’ils prennent une couleur rouge magenta. A la fois juteux, sucrés, riches en vitamine C et de saveur douce, ils contiennent une quinzaine de petites graines brunes et plates, toxiques par ingestion. On confectionne avec ces jolies ‘prunes’ une délicieuse gelée.

Résistant à la sécheresse et aux embruns mais peu rustique (jusqu’à -5°C), le Prunier du Natal est bien adapté au bord de mer, du littoral méditerranéen jusqu’aux côtes atlantiques épargnées par les fortes gelées. Ses épines redoutables imposent qu’on l’éloigne des zones de passage et des jeunes enfants. On peut l’ utiliser pour composer des haies persistantes en limite de jardin, avec le laurier-tin, le Griselinia littoralis, les myrtes et les lauriers roses. Elles le protégeront du vent, des visiteurs indésirables et des regards indiscrets. Il s’adapte bien à la culture en bac, que l’on placera sur la terrasse ou le balcon. Ce mode de culture permet aux jardiniers des régions froides de l’abriter des gelées sévères dans une serre ou une véranda non chauffée en hiver. Sa hauteur sera moins importante en pots, mais la plante occupera vite l’espace disponible en s’élargissant. En pleine terre, on peut aussi l’utiliser en bosquet, seul ou associé à d’autres arbustes persistant comme le laurier-tin pourpre, le Photinia Pink Marble, les Elaeagnus, Céanothes persistants ou les Pittosporum. Il sera également très utile pour constituer un écran bien dense au bord d’une terrasse, face aux vents dominants.